Nous sommes un cabinet de conseil en transition écologique. Nous travaillons avec des entreprises et des collectivités territoriales sur des démarches de développement durable ou sur des sujets comme la RSE, les engagements pour le climat ou pour la biodiversité ou encore la transformation de business modèles.
Le bien-être financier, est-ce que c’est un sujet parlant pour vos clients ou vos collaborateurs ?
Nous accompagnons nos clients lorsque ceux-ci nous en font la demande dans le cadre plus large de leur démarche RSE. En interne, c'est un sujet qui a été peu abordé par nos collaborateurs. Ils sont consultés chaque année pour savoir si tout va bien, mais de façon générale nous n’avons pas reçu de demandes spécifiques sur thème. Nous avons mis en place une grille de salaires régulièrement mise à jour pour suivre les évolutions du contexte économique et des compétences. On a mis cette pratique en place depuis au moins 5 ans.
Cette grille fait-elle la différence pour vos salariés ? Avez-vous des retours sur les mesures que vous mettez en œuvre ?
Les retours sont toujours positifs. L’entreprise a mis en place un accord de participation, c’est-à-dire que les bénéfices de BL Evolution sont redistribués aux salariés sous forme de prime de participation à hauteur d’un minimum de 25 % des bénéfices réalisés. Nous travaillons également sur un accord d’intéressement pour donner, de la même manière, une prime d’intéressement si nos objectifs sont réalisés dans l’année, dont les objectifs de RSE font partie. Il s’agit d’aligner la « mission » de l’entreprise avec le bien-être financier de l’équipe.
Sur le thème du bien-être en général, avez-vous mis en place des mesures particulières ?
Un ou deux séminaires sont organisés chaque année pour travailler sur la stratégie de l’entreprise et son organisation. Cela permet d’identifier les attentes des salariés (ergonomie des postes de travail, télétravail, chèques sport et culture…) que nous traitons rapidement. La thématique de l’égalité des salaires est aussi abordée dans nos objectifs RSE. Nous avons également inscrit dans nos statuts une limite d’écart de salaires de 1 à 5.
Est-ce le rôle de l’employeur de faire l’éducation financière, d’avoir un rôle de pédagogie ? L'avez-vous déjà envisagé ?
Je pense que c’est possible, ça dépend aussi du type de population dans les entreprises, mais ça peut faire partie des actions de sensibilisation que mène l’entreprise auprès de ses collaborateurs, comme la sensibilisation à l’environnement, liée à la RSE. Nous avons eu peu de demandes sur ce thème de l’éducation financière, mais nous avons pris des mesures sur d’autres sujets.
C’est-à-dire?
Les thèmes comme la biodiversité, les bonnes pratiques d’organisation et de gestion du temps ont vraiment mobilisé nos collaborateurs. Un plan mobilité durable a aussi été mis en place pour pousser les pratiques écoresponsables notamment avec des vélos de fonction. Nous essayons toujours de réagir au plus vite aux demandes de nos collaborateurs.
Vous êtes donc simultanément à l'écoute de leurs attentes et dans l'action ?
Oui, c’est dans l’ADN de l’entreprise et dans notre esprit. Notre management est à la fois collaboratif et coopératif. Nos séminaires nous permettent d’aborder conjointement la stratégie et le fonctionnement à adopter. Nous fonctionnons ainsi depuis le début et suivons naturellement, en temps réel, les attentes. Cette démarche d’écoute est essentielle et c’est pourquoi nous donnons, le plus possible, à l’ensemble de nos collaborateurs l’occasion de s’exprimer sur différents sujets.
Avec la systématisation du télétravail, est-ce que vous arrivez à maintenir cet esprit dans votre organisation du travail ?
Oui, la mise en place précoce du télétravail dans notre structure nous a aidé à être mieux organisés dès le début de la crise sanitaire. Tout le monde est bienveillant, nous organisons des moments de parole, de travail en commun, de moments plus informels et même si c’est souvent sous forme de visioconférences, nous essayons de maintenir ce lien. Et jusque-là, ça marche !
Que pensez-vous du libre accès au salaire, c’est-à-dire de la possibilité pour un salarié d’accéder au paiement de ses premières heures de travail ?
Nous ne sommes pas vraiment confrontés à cette problématique aujourd’hui, mais j’imagine que pour certains cela peut être utile ou appréciable, lorsque l’on a un projet particulier ou que l’on traverse un moment difficile, qui sont peut-être la cible de Rosaly ?
La cible la plus évidente, ce sont effectivement les bas salaires dans les grands groupes ou entreprises. Mais on se rend compte quand on regarde de plus près les chiffres que la problématique financière ne touche pas qu’eux. Il y a une étude de Mercer à ce sujet qui montre que 65 % des actifs sont stressés par leur situation financière. Une autre étude de la banque de France, cette fois, met en avant le fait que les Français sont en attente d’un accompagnement plus fort de leur employeur. Il me semble que c’est un peu plus de 50 % d’entre eux qui avouent avoir une connaissance « moyenne » des questions financières. Ça peut prendre la forme d’une éducation à l’épargne ou des informations plus claires sur les cotisations, par exemple.
La sensibilisation à ce sujet est intéressante, effectivement. Je retiens cette idée et je vais voir comment la mettre en œuvre chez BL évolution, si cela génère de l’intérêt parmi l’équipe. Effectivement, dans des entreprises où les collaborateurs ont moins de temps d’échange, où les procédures sont longues et les RH pas toujours disponibles, ce genre de système peut être utile.
Sylvain Boucherand est CEO et directeur conseil RSE - BL EVOLUTION